A. J. Forest est née et a grandi en Bretagne. Native du Finistère, elle réside aujourd'hui dans le Morbihan où elle partage sa passion pour l’écriture avec son compagnon, Corentin Macé, auteur tout comme elle.
Amoureuse de la littérature de l'Imaginaire, elle aime mêler les genres et dépayser ses lecteurs. La romance fantastique sur fond de thriller est ce qui caractérise le mieux sa plume. Elle écrit aussi de la fantasy, de la romance contemporaine et du polar.
Son premier roman, Moonlight Shadow – une aventure lycanthropique pleine de mordant –, a connu un premier succès éditorial en septembre 2020 sous la bannière des éditions Erminbooks. A. J. emprunte par la suite le chemin de l’autoédition avec Bom dia, Roma !, une romance d’été couplée d’un thriller haletant parue au printemps 2023.
Ravie de cette nouvelle expérience, elle réédite Moonlight Shadow assorti du sous-titre « L’Appel des Highlands » en octobre 2023, et transforme son premier roman en duologie avec la sortie de Moonlight Shadow : Les Filles d’Irlande, à l’automne 2024.
Bibliographie
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« Bom dia, Roma ! » – mai 2023
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« Moonlight Shadow : L’Appel des Highlands » – octobre 2023
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« Moonlight Shadow : Les Filles d’Irlande » – octobre 2024
Trois questions aux autrices/auteurs Finistellaire#4.
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Quelle est votre approche pour créer des mondes imaginaires convaincants et immersifs ? Comment équilibrez-vous l'inventivité avec des éléments reconnaissables pour le lecteur ?
Je m’inspire énormément du réel et de l’existant. Consciemment ou non, je construis mes décors, mes paysages, mes personnages, en piochant dans mon vécu, mes voyages et mes rencontres. Cela donne des héros bourrés de manies et de travers humains auxquels les lecteurs peuvent facilement s’identifier, mais aussi une toile de fond qui, pour certains de mes romans, existe bel et bien dans la vraie vie !
L’équilibre entre réel et irréel se fait de lui-même je trouve. Dans mon roman Moonlight Shadow – qui introduit le mythe du loup-garou à Londres – tout est réel sauf le loup-garou en lui-même. Mon héroïne a un métier, un appartement, prend le métro le matin, règle ses factures… jusqu’à ce qu’elle se couvre de poils, de griffes et de crocs, devenant une chimère de contes. Le décor planté ne change pas, Londres, les rues, les parcs, les restaurants que j’y décris existent dans la vraie vie, mais mon personnage lui devient un pur produit de l’Imaginaire.
Sur mon prochain projet, j’ai fait la part belle à l’Imaginaire : il y a de la magie, des créatures inventées de toutes pièces. Cependant, de nombreux points d’ancrages demeurent pour le lecteur : mes héros ont un quotidien et des codes sociaux proches de celui de nos ancêtres du moyen-âge, au côté du bestiaire fantastique on trouve des animaux lambdas (chevaux, oiseaux, vaches…), etc.
2.Les personnages de vos récits sont souvent confrontés à des situations extraordinaires. Comment développez-vous leur psychologie pour qu'ils restent crédibles et humains malgré l'environnement fantastique ou futuriste ?
On dit souvent que lorsqu’on connaît un auteur on a de fortes chances de se retrouver dans l’un de ses écrits. C’est complètement vrai pour ma part ! Je construis mes personnages sur des traits de caractère que j’ai pu observer, subir, ou que je possède moi-même. Pour ne pas créer de personnage complètement déconnecté ou déjanté (non pas que ce soit un mal), je pioche dans l’existant et mon vécu.
3.Les récits de science-fiction et de fantasy permettent d'aborder des thèmes sociaux et philosophiques sous un angle unique. Y a-t-il des messages ou des réflexions spécifiques que vous cherchez à transmettre à travers vos histoires ?
Bien sûr ! C’est d’autant plus vrai qu’une grande partie de mon lectorat est constitué de jeunes filles qui sont susceptibles de s’instruire sur les choses de la vie (amour, pression sociale, relations toxiques, violences intrafamiliales, dépendance affective, addiction…) à travers mes livres. De mon point de vue, il est donc important de transmettre de belles valeurs via mes héroïnes, et d’aiguiller sur ce qui est ou non acceptable d’un partenaire amoureux, d’un parent, d’un employeur etc.
Pour toutes ces raisons, j’ai à cœur de dépeindre des personnages féminins complexes, imparfaits mais résilients. L’héroïne de mon roman « Bom dia, Roma ! » compose avec de l’épilepsie, du harcèlement, et une soif d’émancipation propre aux jeunes adultes sur fond de premier amour. Dans « Moonlight Shadow », l’héroïne, trentenaire, cherche à préserver son indépendance en marge du schéma classique « mariage, maison, bébé » omniprésent chez les femmes de cette tranche d’âge. Il dépeint aussi une relation passionnelle pleine de respect avec un partenaire masculin loin des clichés du genre. Qu’on se le dise : mes mâles Alphas font la cuisine, la vaisselle, et lavent leurs chaussettes sans appeler leurs mères, ce qui – pour moi – est infiniment plus sexy que de soulever de la fonte !