André David suit un parcours universitaire à la fois scientifique et littéraire. Après quinze années dans l'armée de Terre et autant de déménagements, il a décidé un matin de tout quitter pour devenir coordinateur de missions de sauvetage en mer. Fervent lecteur de science-fiction française contemporaine, il signe avec "Les naufragés de l'institut Fermi" (2022) son premier roman."
Bibliographie
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Les naufragés de l'Institut Fermi, éditions Critic, Rennes, 2022
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Publication à venir Luna Incognita (titre provisoire), octobre 2025 (Critic) - livre de "moon opera", avenir proche, SF Terre / Lune
Trois questions où plus aux autrices/auteurs Finistellaire#4.
1 : peux-tu te présenter ?
Je m'appelle André David, j'ai bientôt quarante ans... Après quinze ans dans l'armée, je suis désormais dans le sauvetage en mer. Actuellement, je suis en poste au sein du centre spatial de Toulouse au centre qui reçoit et dispatche les alertes de détresse satellitaire, c'est presque de la SF
2 : comment es-tu venu à la lecture ?
Aussi loin que je me rappelle, il y a eu des livres, mais c'est bateau. J’ai beaucoup lu au lycée, du techno thriller, je ne comprenais pas grand-chose. De la SF, aussi, principalement du choisi au hasard à la bibliothèque, jusqu'au lycée. Ensuite, une autre phase, quand j'étais dans l'armée, où en mission le temps est parfois long, là c'était davantage du roman historique et des essais. Un retour à la SF progressif aussi, au détriment du reste. Je suis retourné à la SF à travers l'écriture, en fait, et principalement des nouvelles. C'est un parcours jalonné par du classique et aujourd'hui, un mélange de nouveauté et d'expérimental. Quelques règles pour moi : je rentre dans l'univers d'un auteur à travers ses nouvelles, peu importe la taille d'un bouquin, et je ne lis que les premiers tomes des sagas !
3 : ton enracinement dans ce qu'on appelle les imaginaires est-il délibéré et fruit d'une passion ?
Oui, c'est un choix personnel. La SF ne m'a jamais quitté. J'ai besoin de voir un univers se construire, en découvrir les règles. La littérature blanche m'apparaît, et c'est un sentiment très personnel, comme perdue dans le retour vers l'individu, ce qui m'intéresse moins. Parler de soi directement m'ennuie. La SF me parle d'autre chose. Il y a toute cette exploration intellectuelle qui me plaît beaucoup. Je suis retourné récemment au roman historique récemment, Première Guerre Mondiale, et cela m'a plu. C'est parce que là aussi, il faut créer le décor. Cela m'a permis de prendre conscience de l'importance du plateau sur lequel les personnages évoluent.
4. dans l'imaginaire, on distingue la SF, la fantasy et le fantastique, quel est ton genre préféré et pourquoi ?
Ah. Question intéressante. Je vais répondre par un cliché : j'ai presque quarante ans, je le répète, j'ai une formation technique et je suis un garçon : c'est un peu le profil type du lecteur de SF. J'apprécie le fantastique aussi, mais j'ai du mal à trouver des textes de ce genre : c'est peut-être celui aux contours les plus flous. Pour la fantasy, c'est moins mon truc, il manque la science, de science-fiction. Je parlais de la découverte intellectuelle du monde de l'auteur : je ne trouve pas ce plaisir en fantasy. J'ai aussi l'impression que les codes me parlent moins. Non, moi c'est SF, SF assumée, ou SF douce. Pas trop politique, je n'ai plus l'âge pour qu'on me montre qui est gentil et qui est méchant.
5. 5 auteurs favoris
Ah, c'est compliqué. Un auteur fétiche, c'est un auteur dont on lit tout : pêle-mêle Laurent Genefort, Christian Léourier, Frank Herbert, Asimov, Dick. En voilà 5. Mais je n'ai pas tout lu d'eux... Je suis davantage maison d'édition, en fait. J'aime vraiment ce que fait Critic, le Bélial, Lunes d'encre... Et certaines collections éteintes aussi. C'est davantage la maison qui va m'orienter vers un texte. Je trouve que les maisons qui ont des lignes éditoriales claires sont faciles à suivre. On est rarement déçu.
6. Lisez-vous beaucoup malgré les activités professionnelles et l'écriture ?
Eh bien cela dépend. Là, je pouponne alors on éteint la lumière tôt. Pour moi, la lecture, c'est associé dans l'ordre aux gardes de nuit, au dodo du soir, aux trajets et aux vacances. Je lis beaucoup, oui, je pense. Mais si je fais le calcul, je suis à deux dizaines de livres par an. Je pense que je ne lis jamais assez. Le travail ne m'empêche pas de lire. J'exerce des boulots qui au contraire, me donnent le temps de lire (bon pas en ce moment).
7. Quel temps consacres-tu à l'écriture ?
Oh, pas assez serait une réponse assez convenue, mais dans mon cas c'est vrai. J’ai deux enfants en bas âge, c'est compliqué. C'est une question de rythme. Quand j'étais en centre de sauvetage, j'avais davantage de temps car le temps était distordu : 36h par ci, week-end lundi mardi par là. Je parvenais davantage à me retrouver seul pour écrire. J'ai essayé tôt le matin aussi, 1h avant le lever général. C'était chouette. Là, le sommeil est torpillé, j'y reviendrai je pense. Il faut aussi que j'ai le couteau sous la gorge. Je déteste être en retard.
8. As-tu d'autres passions ?
Passions, non, mais des activités, oui. Beaucoup de plein air, jardinage, bricolage...
9. Quelles difficultés as-tu rencontrées pour vous faire éditer ? Que pensez-vous des gros éditeurs et de l'autoédition ?
J'ai écrit un premier roman. Il a passé pas mal d'étape chez un éditeur spécialisé, mais ce n'est pas allé au bout. Refusé partout ailleurs. Cet échec m'a fait comprendre que ce n'était pas perdu. Mon second roman a été publié chez Critic, c'était inespéré, tout est question d'astres qui s'alignent. Désormais, je vais leur être fidèle ! Et mon prochain projet est avec cette très chouette maison. On peut dire que c'est un gros éditeur en SF. Leur force, faire peu de livres, et donc tous les soutenir. Et une ligne éditoriale claire, même si là, je n'arrive pas à la définir. C'est curieux ! L'autoédition, j'essaierai, un jour, pour un projet expérimental, je pense, ne serait-ce que pour maîtriser le livre du début à la fin. Ce sera une expérience artisanale, au sens de la création par un semi-pro. Cela étant, l'édition dépend du processus qu'on veut développer : écrit-on pour soi, pour être lu, pour être riche, pour dire quelque chose ? A chaque réponse se trouve une façon de se faire éditer. Cela étant, je ne suis pas dupe. je pense que j'ai eu de la chance.
10. La Bretagne, tu y es sensible ou pas ?
J'ai déménagé une quinzaine de fois dans ma vie, je pense. J’ai fait 4 affectations en Bretagne : mon école, mon poste de formateur, école à nouveau et premier poste maritime. Ma fille est née à Quimper. J'ai des amis bretons, je ne suis pas breton moi-même. L'omniprésence de la mer, l'esprit volontiers anarchiste, les légendes, l'histoire... peu de régions peuvent se targuer d'une telle richesse. Oui, j'y suis attaché, mais par une chaîne que j'ai choisie, on va dire. C'est une de mes régions de cœur.
11. Coup de gueule ?
Non, pas de coup de gueule, j'essaie d'arrêter !
Courriel reçu le 24 octobre 2024 Jean-Pierre FREY pour la 29ème dimension